BlogTutoriel & FormationPourquoi et comment faire un MOOC

Pourquoi et comment faire un MOOC

Pourquoi et comment faire un MOOC

Cécile Dejoux explique les différents usages qu’elle fait de la vidéo dans le cadre de son Mooc, référence en France dans le monde de la formation professionnelle. Avis d’expert.

La vidéo est un support mobile et nomade, consultable partout. Tout comme le smiley, l’« emoji » ou le Tweet, la vidéo et le Mooc sont nos modes contemporains de communication. Ils représentent l’avenir de la formation continue.

Le Mooc ou la vidéo qui crée de la connaissance

Petit historique. Des programmes d’enseignement en ligne sont mis en place par le MIT dès 2001. Le New York Times nomme les Mooc (Massive open online courses) « Concept de l’année 2012. » Depuis, plus de 300 nouveaux Mooc sont lancés tous les ans en France. Le management, les RH, l’informatique, l’environnement, l’économie, la finance et la gestion d’entreprise représentent à eux seuls 50% des thématiques abordées.

Aussi, un demi-million de Français se sont déjà inscrits et ont suivi au moins un Mooc. En 2018, le catalogue mondial des Mooc compte environ 10 000 formations à distance. « Le Mooc est autre chose qu’une simple mode. C’est un nouveau canal de vulgarisation et de diffusion de la connaissance qui rend accessible l’agora des savoirs en utilisant le numérique et l’intelligence artificielle », explique Cécile Dejoux.

Avec le numérique, la vidéo est devenue le média le plus consulté. Partant, il est légitime de considérer la vidéo de formation et le Mooc comme une agora numérique des savoirs, en tant que lieu dématérialisé de débats, d’échanges et de production d’idées.

« Ma façon de faire un Mooc consiste à créer un voyage vidéo entre la création de connaissance où je prends la parole et son illustration sous forme d’interviews où je donne la parole. D’une part, je crée de la connaissance en produisant de mini-vidéos . Ce sont des synthèses de la littérature scientifique où j’y exprime mes propres convictions en tant que chercheur. D’autre part, je réalise également des interviews vidéo ».

Le format idéal d’un Mooc

Le Mooc n’est pas défini par un format strict. Contrairement à une idée reçue, ce sont les vidéos longues qui sont les plus regardées. « Les créateurs de Mooc pensent souvent qu’une vidéo doit être inférieure à 6 ou 7 minutes. Une condition à respecter pour que les gens conservent un haut niveau d’attention. Or, quand je fais de la création de connaissance, mes vidéos les plus vues sont les vidéos longues. A savoir celles qui font plus de 20 minutes. Car le contenu est nouveau et apporte de la valeur. »

Autre format, les vidéos de vulgarisation sont, elles, sont assez brèves. Car elles exposent un thème que le public maîtrise encore peu. Elles sont en quelque sorte des invitations à poursuivre. Toutefois, une vidéo peut être longue à une condition. Celui qui la regarde doit apprendre réellement des choses nouvelles.

Quels formats vidéo pour créer un Mooc ?

Dans un Mooc, Cécile Dejoux a trois objectifs qui se déclinent « selon trois façons de parler différentes et trois architectures dans le scénario pédagogique » :

L’interview d’entreprise : Outre son travail de lecture et d’écriture, Cécile Dejoux nourrit sa réflexion de propos de dirigeants ou de collaborateurs de grandes entreprises. Grâce à ses learning expeditions[1], elle peut proposer des illustrations concrètes de son propos.

Par exemple, en septembre 2018, Cécile Dejoux s’est rendue à Singapour et en Chine. Notamment chez Huawei et Facebook, pour y filmer des séquences du Mooc d’avril 2019 Manager avec l’IA. Ce type d’entretiens donnent corps au propos. Ces vidéos représentent pour le mooc un contenu avec une forte valeur ajoutée.

La vidéo pédagogique : Cécile Dejoux réalise une synthèse de la revue de littérature scientifique. Ces vidéos de plus de 10 minutes éclairent un point technique de la littérature scientifique actuelle.

La vidéo de cours à distance : Pour le CNAM, Cécile Dejoux a dispensé des cours en FOD (formation à distance) sur des thèmes comme. Les thèmes peuvent se concentrer sur les « Outils RH », la « Gestion des compétences » ou encore la « Gestion des talents ». L’enseignante est également conceptrice de cas d’étude pour la Centrale de Cas et de Médias Pédagogiques (CCMP).

Par exemple, en 2012, pour son travail intitulé Danone : Management des Talents en Asie, en plus des éléments mis à la disposition des professeurs dans le cadre d’un cours magistral (un cours comportant trois parties distinctes illustrées également par des slides), six vidéos en anglais présentent des interviews de collaborateurs de Danone à l’international.

Ces trois types de vidéos forment la matière première des Mooc de Cécile Dejoux. Les cours se répartissent sur 5 semaines. Chaque session se déroule sur 2 ou 3 heures. Par exemple, le cours Du manager agile au leader designer, s’ouvre sur une étude de cas. S’ensuit une analyse théorique qui précède des avis d’expert en vidéo. Des managers de grands groupes comme L’Oréal, Microsoft ou Sanofi prennent alors la parole en vidéo.

Quelles étapes dans la conception d’un Mooc ?

Contrairement à un cours ou à une formation classique, la création du Mooc compte six étapes. La scénarisation, la préparation, la conception, la mise en place d’un collectif (choix de partenaires innovants pour mettre en place un QCM, un Lightboard, un Chatbot…), le film et la post-production.

« De plus, je suis contre l’idée de réaliser un Mooc en faisant appel à un acteur. Dans cette optique, je ne recommande pas non plus que le professeur s’aide d’un prompteur. La seule chose qui compte est de rester vrai. On peut se tromper, ce n’est pas grave. On peut bafouiller et continuer. Il faut diffuser comme on parle car c’est dans le naturel qu’on parvient à capter l’attention ».

Dans la vidéo, le langage comme la gestuelle peuvent encore contenir quelques impuretés. L’essentiel est que la présence et le ton soient totalement naturels. « Je suis également contre les fioritures (dessins animés, images ou musique). Pour être attentif, il faut un seul média. Soit ce n’est que la musique, que la voix ou que l’image. Si on met les trois à la fois, on ne retient rien. Il faut séquencer les choses ».

Changements et innovations des MOOC

Pour faire évoluer ses Mooc, Cécile Dejoux a voulu gagner en interactivité. Son premier chantier d’innovation porte sur ses pratiques vidéo. Elle fait ainsi appel à des start-up comme UbiCast ou Botriver pour faire évoluer son contenu. Pour mettre à jour son Mooc, Cécile Dejoux s’inspire de ses parutions scientifiques, participe à des colloques, à des jurys de thèse…

Ce n’est qu’après avoir actualisé ses connaissances et crée de nouvelles approches qu’elle peut collaborer avec des start-up qui prennent en charge la partie vidéo et les aspects interactifs du Mooc (mise en place de Chatbot, de forum interactif… cf. encadré). « Chaque année, je considère le Mooc comme un endroit qui donne la chance à des start-up de l’innovation pédagogique. Je donne le Mooc comme un objet de test et de POC (Proof of concept) à différentes start-up ». Les évolutions et les changements vidéo se font grâce aux tests et à la mise en œuvre des meilleures solutions proposées.

[1] Learning expedition : Cécile Dejoux parcourt le monde pour rencontrer des chefs d’entreprise et réaliser des interviews in situ. Par exemple, Alain Retière-Lehideux, directeur d’activité logiciel chez Lexis-Nexis, précise pendant 5 minutes la différence qu’il perçoit entre le manager et le leader. Denis Florean, senior managing consultant RH IBM France, spécialiste de l’IA Watson, précise en à peine plus d’une minute ce qu’il entend par intelligence artificielle.

Qui est Cécile Dejoux ?

Le saviez-vous ?

Pour en savoir plus sur Cécile Dejoux : www.ceciledejoux.com

Alexandre Leclère
Alexandre Leclère
Chief Marketing Officer
Informations
Date de création 28/09/2018
aleclere@pitchy.fr

Ressources

Articles populaires